Achat-revente de bijoux : 10 conseils qui valent de l’or

Il est facile d’échanger de l’or ou de l’argent contre quelques billets. Mais, avant de se fier au premier venu, demandez à un professionnel. Vous pourriez avec de bonnes surprises.

Qui n’a pas dans un tiroir de vieux bijoux de famille à traîner ? La chevalière de papa qu’on ne portera jamais, un médaillon, un collier, une bague dont on ne sait même pas si c’est du toc ou encore des dents… Parfois la valeur affective l’emporte, mais échanger son or et son argent contre quelques billets peut réserver de bonnes surprises.

Fondu pour être réutilisé

Pour ça, il est nécessaire de se tourner vers un professionnel, voire de comparer plusieurs avis. « Dès qu’on parle d’or, on passe pour des voleurs. Il y a des gens qui partent du principe qu’on veut les rouler », admet Charles Demorre qui tient une boutique dans le centre-ville de Saint-Brieuc, ArmOr Achat, avec son épouse Valérie Maystre et depuis peu une employée, Yuna Oger.

Tous trois ont des parcours différents. Valérie a toujours été passionnée de bijouterie, Charles s’est laissé contaminer par sa compagne et Yuna est surtout motivée par l’histoire de l’art et le patrimoine. Car si le plus souvent l’or et l’argent sont rachetés au poids pour être fondus et réutilisés, certaines pièces d’orfèvrerie sont dignes d’une vente aux enchères. On vous aide à y voir clair.

10 conseils qui valent leur pesant d’or

  • 1

    Ne pas fixer soi-même le prix, ça demande une expertise.  Actuellement l’argent est autour de 200€ le kg. L’or atteint plus de 51 000€. « Mais on parle de lingots de 24 carats alors que les bijoux sont en général du 18 carats en France, voire du 14 ou du 9, ce n’est pas la même chose ! » Le 18 carats se négocie autour de 29€ le gramme (il était à 17€ il y a 5 ans !).

  • 2

    Demander plusieurs avis. « On exerce notre métier avec transparence mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Récemment, une dame est venue nous voir avec une bague en pensant que c’était du toc. Un brocanteur l’avait estimée à 50€. Mais c’était de l’or blanc 18 carats avec des diamants et une perle de culture, ça valait plusieurs milliers d’euros. »

  • 3

    Le plaqué ne vaut rien. Si le poids et un poinçon sont des indices, rien ne résiste à la chimie. Les professionnels utilisent une pierre pour frotter le bijou. L’or laisse une trace qui résiste à l’acide. Si c’est du plaqué, la couleur dorée s’efface.

  • 4

    Gare aux contrefaçons. Si elles sont courantes dans des pays comme l’Inde et la Turquie, les inscriptions 18 ou 14 K ne sont pas fiables en France. Elles peuvent même être un signe de contrefaçon.

  • 5

    L’occasion vaut la moitié du neuf. « C’est une règle tacite en France. Un bijou que vous venez d’acheter ne vaut plus que la moitié de son prix et on ne vous le rachètera que le quart. »

  • 1

    Mais l’ancien peut valoir beaucoup. « La signature d’un joailler renommé, la solidité d’un bijou, son histoire, le style art déco ou art nouveau, l’état des pierres sont autant de variables. Nous ne sommes pas des numismates ou des antiquaires, en cas de doute on envoie le client vers un spécialiste. »

  • 2

    Il y a de l’or partout. Charles se compare à un recycleur. « Presque tout est fondu, à part quelques jolies pièces qu’on propose à la revente. La plupart des fondeurs sont à Paris. L’or est réutilisé pour fabriquer de nouveaux bijoux, pour des composants informatiques, on en trouve même dans nos téléphones. »

  • 3

    L’or dentaire se fait rare. C’est passé de mode, pourtant, c’est sans doute ce qu’il y a de mieux. « La pureté de l’or est excellente contre les bactéries. »

  • 4

    Signer un contrat de vente. Comme pour toute transaction, il faut conserver une trace. Pour un bijou, le vendeur peut se rétracter pendant 48 heures. Pas pour l’or ou l’argent d’investissement dont les cours varient en permanence et sur lesquels l’État prélève immédiatement une taxe.

  • 5

    Prendre le temps de la réflexion. « On ne fait jamais le forcing et nos conseils sont gratuits. On rencontre tous les profils de vendeurs, pas nécessairement des gens dans le besoin : la mamie qui veut faciliter son héritage, le couple qui part en voyage, madame qui vient de divorcer et veut tourner la page… En tout cas, on conseille de prendre son temps. Il arrive que certains écrasent une larme… »

Valeur refuge

Quant à ceux qui voient l’or comme une valeur refuge, ils ont sans doute raison, mais ce n’est pas un placement à court terme. « Il y a toujours des variations, mais sur la durée le prix ne fait que monter. Je conseillerais à un acheteur de ne pas chercher à revendre avant une dizaine d’années », conclut Charles qui, sans être Crésus, vit correctement de son petit commerce.